Sur le sentier... en automne !
J'étais venue sur le sentier voler les rimes du printemps...
Et je l'ai parcouru l'été, cherchant fraîcheur, ou promenant.
Aujourd'hui, c'est tapis doré qui craque et chante sous mes pas,
Et la Loire draine en ses reflets feuilles d'automne et bouts de bois.
Bergeronnette et ses petits ont abandonné la ramée
Cherchant dans un autre pays la chaleur qui nous a quittés...
Le pécheur qui dormait ici, je l'ai vu dans le raidillon,
Son panier d'osier bien rempli de rosés et de mousserons...
A part lui, tout comme au printemps,
Je n'ai vu personne en marchant...
Pourtant tu en as vu roder des chiens, des vélos des piétons...
Mais aujourd'hui c'est terminé : ce n'est plus la haute saison...
L'été, avec les gens qui passent, mes pas n'étaient que promenade...
Et même si marcher délasse, les rêves étaient un peu en rade...
Là je peux entendre à nouveau
Le murmure des arbres sur l'eau...
Je te retrouve sentier paisible... Je peux à nouveau écouter
La Loire qui raconte à ses rives ce qu'elle a vu dans le passé...
« Te souviens-tu, les soirs de mai,
Les gens hélaient le vieux passeur...
Et son radeau les transbordait
Vers la colline, tout en douceur...
Hommes, femmes, enfants grimpaient là-haut
Jusqu'à la maison d'assemblée,
Et je répercutais l'écho
D' la récitation du chap'let...
Et souvent les après-midis,
Les femmes venaient faire leur « lavée »
Et papoter... Et rire aussi...
En frottant, elles cancanaient...
Tout en surveillant leurs petits;
Toutes les nouvelles y passaient...
Ce n'est plus pareil aujourd'hui :
Les infos sont à la télé... »
Et de m'asseoir pour regarder
Les eaux descendues du Gerbier,
C'est un peu comme si moi aussi
Je lavais mes morceaux de vie...
Je m'abandonne encore un peu aux rayons tièdes du soleil
Et si je ferme un peu les yeux c'est pour mieux ouvrir les oreilles :
J'entends le clapotis de l'eau... Et l'insecte qui de la terre
Répond au cri de cet oiseau qui stridule dans la lumière...
Pour un peu, je m'endormirais...
La tête pleine de pensées...
Je n'ai ni crayon, ni papier...
C'est en rentrant que j'écrirais
Ce que la Loire m'a raconté
Et ce que les arbres disaient...
J'ai apporté beaucoup de moi : des choses gaies, des moments tristes...
Je les enfouis sous chaque pas, et la terre me les rend plus lisses.
Lorsque je quitte le sentier,
Je sors de ma bulle enchantée...
Danny 12 octobre 07
Poème du printemps sur le même sentier : http://varillon.skyrock.com/article_1072162604.html